Des produits à la quantité allégée dont les prix ne baissent pas pour autant. C’est la solution trouvée par les industriels pour augmenter leur marge. Le Doc du dimanche a enquêté sur cette pratique douteuse et répandue.
Pour les commerçants et les fabricants augmenter les prix en temps de crise est une manœuvre très risquée. Alors, afin de continuer d’accroître leur marge, ils ont trouvé une solution beaucoup plus discrète : jouer sur le poids de ce qu’ils nous vendent. Les grandes surfaces, les industriels et même les commerces de proximité : chacun a développé sa technique pour alourdir notre facture. « Gros volume, petit prix », « maxi format », « une bouteille gratuite » : les promotions sur le volume envahissent les rayons de nos supermarchés. Mais 40 % des magasins ne respecteraient pas leurs promesses. Les fabricants, eux, allègent le contenu de leurs produits sans que le prix ne bouge. Cette technique pratiquée par les poids lourds de l’industrie agroalimentaire porte un nom : l’inflation masquée. Les industriels vont jusqu’à modifier la composition de nos aliments. Ainsi, nos glaces sont gonflées de plus de 50 % d’air et nos escalopes de poulet sont alourdies à l’eau. Certains additifs à la réputation controversée sont utilisés pour retenir l’eau naturellement contenue dans ce que nous mangeons. Cette enquête sur le véritable poids de nos aliments conduit à découvrir également la Direccte, une sorte de police des balances. Un service de l’État méconnu qui est chargé de contrôler la conformité de tous les instruments de mesure et le poids réel des produits vendus en supermarché. Car quelques grammes en moins finissent par peser très lourd dans le portefeuille du consommateur.