Un peu partout sur la planète, des populations aisées se retranchent dans des résidences sécurisées cernées de hauts grillages ou même de barbelés. De l'autre côté de ces remparts, des ghettos d'un autre genre abritent les plus défavorisés. Au Brésil, Rio de Janeiro offre un exemple manifeste de ce clivage entre deux mondes. La classe moyenne, qui a vu ses revenus décoller, se réfugie dans des condominios - sortes de villages privés gardés par une police armée, et équipés de magasins, de bars, de piscines et de salons de beauté - tandis que les favelas, gangrénées par le trafic de drogue et la guerre des gangs, s'étalent sur les hauteurs. À Toulouse, des dizaines de résidences fermées sont sorties de terre à deux pas du Mirail, un quartier déserté par la police, où la sécurité repose sur une poignée de jeunes de la cité. De son côté, la ville de Bagdad est ceinturée par des kilomètres de murs en béton depuis la décision américaine de séparer les communautés religieuses pour lutter contre le terrorisme.